Voler de ses propres ailes

A VOL D’OISEAUX

Le programme A VOL D’OISEAUX rassemble trois courts métrages d’animation délicats, sensibles. Un pur moment de bonheur aérien, à la fin duquel on se sent pousser des ailes ! Titi la perruche de Jean, enfant solitaire, l’emmène dans un monde extraordinaire. Une mouette éveille un vieil homme délaissé dans un sanatorium. Un balbuzard pêcheur, des chardonnerets élégants, pouillots véloces ou grives musiciennes ouvrent les yeux et le coeur d’Ellie, une adolescente réservée. Quel que soit l’âge de la vie, c’est par une rencontre avec le monde des oiseaux que les personnages échappent à leur solitude, découvrent un vent de liberté enthousiasmant.
Les oiseaux sont porteurs de symboles forts. Ils virevoltent où bon leur semble, portés par les vents, toujours plus loin, plus haut dans le ciel. Leur vol représente l’aisance, l’audace, l’évasion comme l’exprime le mythe grec d’Icare. Ces sensations sont soutenues, dans les trois films, par un dessin au trait personnel, où le geste, apparent à l’image, apporte beaucoup d’humanité. Les décors donnent à chaque fois une place forte à la nature souvent foisonnante et animée. Pour Drôles d’oiseaux, Charlie Belin dessine les bords de la Loire où évolue Ellie l’adolescente, à la manière d’un carnet de voyage, documentaire, aux croquis légers et fourmillants de détails. Dans l’Air de rien, Gabriel Hénot Lefèvre trace à l’aquarelle, pour son vieil homme, les grandes plages du Nord aux ciels fouettés par les vents. Quant à Emily Worms, c’est au-dessus d’une forêt luxuriante et très colorée qu’elle fait évoluer le jeune Jean dans Le Tout petit voyage.
L’animation se prête parfaitement à ces trois histoires. Elle permet de réinterpréter le réel en exprimant à chaque fois les points de vue subjectifs, intimes des personnages. Le rythme contemplatif, laisse le temps de l’émerveillement, de l’éveil des sens dans des paysages grandioses.
Un programme comme une parenthèse de douceur, où les adultes retrouvent leur âme d’enfant, les plus jeunes grandissent dans l’espoir d’une vie bienveillante, où chacun est incité à sortir de sa coquille pour voler de ses propres ailes.