Un conte de zèbre !

par Isabelle Favez

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L’union fait la force

Depuis l’obtention de mon diplôme du département film et vidéo à ZHdK à Zürich, j’ai eu la chance de pouvoir réaliser plusieurs courts métrages d’animation, d’une durée de 4 à 10 minutes.
Ces films ont reçu un très bon accueil dans de nombreux festivals et auprès du jeune public.
C’est de ce constat qu’est né le projet de Zibilla.
Grâce à une durée plus longue, j’ai pu développer des personnages avec plus de profondeur et concevoir une narration plus complexe. J’ai demandé à l’auteur Pierre-Luc Granjon d’écrire le scénario avec moi. Je connais et apprécie son travail depuis plusieurs années. Il me semblait que son expérience (Neige ou encore Les Quatre saisons de Léon) serait gage de qualité et d’attractivité pour notre public cible.
Enfin, pour le casting et la direction des voix, je me suis appuyée sur l’expérience du producteur et réalisateur Arnaud Demuynck.

Nos différences

Le thème de mon film est la différence. C’est un thème classique et solide autour duquel nous avons laissé libre cours à notre créativité.
Mon film, en plus de divertir, devait avoir une valeur éducative. Nous sommes dans une version moderne du conte (dans notre cas pas le conte de fée mais le conte de zèbre !…). Les contes et les fables, malgré les différences culturelles et religieuses, ont tous un point en commun : ils essayent de transmettre aux enfants des valeurs et ont une fonction importante dans leur évolution psychologique. En outre, les contes mettent en scène l’affrontement entre le bien et le mal et aident ainsi les petits à choisir le bon côté. Même si bien sûr l’objectif premier de mon film est le divertissement, je voulais que les jeunes spectateurs en retirent, peut-être inconsciemment, des éléments pour accepter les différences des autres ou pour mieux vivre leurs propres différences.

Accepter sa vraie nature

Notre histoire permet aussi d’aborder des thèmes secondaires : l’adoption (Zibilla est un zèbre dont manifestement les parents ne sont pas les parents biologiques), les peurs du quotidien (comme le premier jour d’école) ou encore la difficulté à s’intégrer (et à faire face aux moqueries).
J’ai situé mon histoire dans un univers où les humains sont représentés en équidés, d’une part parce que c’est un bon moyen de toucher les enfants et d’autre part parce que l’utilisation d’animaux «humanisés» ou anthropomorphes dédramatise les choses en établissant une distance entre la réalité et la fiction. Enfin, ce personnage de petit zèbre me trottait (!!) depuis longtemps dans la tête et cela m’a fait particulièrement plaisir de lui donner vie, à lui et à toute sa famille, sur un grand écran.

La résolution de notre histoire se déroule dans un cirque. Univers magique par excellence ! Dans ce cirque, Zibilla rencontre d’autres équidés qui, comme elle, sont différents, l’occasion pour elle de se rendre compte que parfois sa différence, ses rayures peuvent la protéger du danger !
Comme dans les contes, j’ai voulu que la fin soit en forme de morale, mais traitée de manière moderne.

Isabelle Favez


Zibilla ou la vie zébrée, le 13 novembre 2019 au cinéma