Interdit aux chiens et aux italiens : le tournage du film

par Alexandre Cornu, producteur

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Le film a été tourné dans la Drôme, selon la technique de l’animation en volume ou “stop motion”. Ce procédé utilise des objets réels, en volume, et donne l’illusion qu’ils sont dotés d’un mouvement naturel. Il nécessite de grands plateaux de tournage et la réalisation de décors à l’échelle des marionnettes. Alain Ughetto a rapporté de sa visite dans le Piémont des éléments naturels et des photographies pour nourrir et inspirer la direction artistique de son film. On retrouve de la mousse, des châtaignes, le charbon, le sucre… même une citrouille. Ces choix de matériaux apportent une dimension organique à la reconstitution du village de ses ancêtres disparus. La construction des décors s’inscrit aussi dans une démarche qui part des matières rustiques pour évoluer vers des univers plus détaillés, le tout se rapprochant du quotidien vécu par la famille. Ainsi les premiers décors sont-ils très bruts, en écho à la condition sociale de Luigi et Cesira, et plus réalistes au fur et à mesure que celle-ci s’améliore. Côté fabrication, nous avons travaillé avec Vivement Lundi ! à Rennes, avec le concours de Jean-François Le Corre, Mathieu Courtois et leurs équipes, et Foliascope, studio créé par Pascal Le Nôtre à Beaumont-lès-Valence, aujourd’hui dirigé par Nicolas Flory et Ilan Urroz. C’est ce qui se fait de mieux en la matière…

Puis, la stop motion a été renforcée par les images 2D des paysages et les images réelles documentaires tournées à Ughettera. Ces deux studios, coproducteurs du film, se connaissent parfaitement et ont pu partager en cohérence le travail à effectuer : les marionnettes, les costumes et les décors pour Vivement Lundi !
Et pour Foliascope, l’intégralité de la partie tournage : 8 plateaux mobilisés, et l’accueil de l’équipe complète des animateurs et des techniciens français, renforcée par l’arrivée de soutiens artistiques italiens, suisses, belges et portugais. Le dispositif technique et financier est complété par la coproduction en Suisse avec Nadasdy Film et au Portugal avec Ocidental Filmes, qui ont assuré la partie compositing en tandem.
Nicolas Burlet qui dirige Nadasdy Film est un partenaire fidèle des productions du studio rennais. La post production image a été effectuée en Belgique grâce à Lux Fugit Film. La partie sonore a été élaborée au Portugal, où Luis Correia et Paula Oliveira de Ocidental Filmes ont rejoint l’aventure. Les effets spéciaux, le bruitage, et surtout la musique magnifique du Maestro Nicola Piovani, ont été rendus possibles grâce à la complicité d’Enrica Capra, coproductrice de Graffiti Film à Turin. L’Italie, forcément, devait avoir une place essentielle dans la genèse de ce projet.